41. Propagande et psychologie politique
- Author:
- Elwis Poitier
- Publication Date:
- 04-2014
- Content Type:
- Journal Article
- Journal:
- Cultures & Conflits
- Institution:
- Cultures & Conflits
- Abstract:
- Propagande et foi, propagande et mensonge, propagande et guerre, propagande et médias, propagande et publicité, propagande et pouvoir, propagande et démocratie, etc., autant de thématiques attendues et considérées comme telles dans les études devenues « classiques » qui traitent de ces problématiques, maintes fois discutées à travers différents champs disciplinaires des sciences humaines et sociales. A première vue, nous pouvons constater combien la propagande déborde les frontières de ces champs, allant même jusqu'à recouvrir pratiquement certains d'entre eux, constitués d'attelages périlleux, comme c'est le cas pour la psychologie politique. De fait, celle-ci entretient des rapports pour le moins intimes – incestueux même – avec la propagande : la propagande n'est-elle pas la fille de la psychologie politique, elle-même soeur de la psychologie sociale ? Telle est la question qui revient à l'ordre du jour dès lors que l'on se penche sur ce que représente la propagande pour la psychologie politique. C'est précisément pourquoi il est intéressant de rapprocher les ouvrages de Michel-Louis Rouquette et de Alexandre Dorna (avec J. Quellien), les deux auteurs psychologues sociaux étant également les principaux représentants de la psychologie politique en France. Chacun à sa façon tente d'aborder la propagande dans cette optique, tout en portant un regard transversal sur les différentes problématiques de la propagande, problématiques parfois éculées jusqu'au bout de leurs apories, telle la lancinante question de la manipulation qui conduit certains à voir de la propagande partout où il y a manipulation. Ainsi, la succession plus ou moins logique de ces difficultés conceptuelles semble dessiner l'horizon indépassable de la recherche sur la propagande. Les termes auxquels la propagande est habituellement associée, quelquefois par opposition dans l'espoir d'isoler la singularité du phénomène (comme avec la communication politique, plus rarement avec la guerre psychologique), le sont de plus en plus par amalgame, mêlés dans des expressions qui entretiennent la confusion, comme par exemple la « propagande sociologique » ou la « propagande démocratique » employées à tort et à travers. Toutes ces notions, et quelques autres, se répondent et se relient dans une configuration dont on ne sait plus très bien si elle est le produit de la propagande ou si c'est la propagande qui en est le produit.